En septembre, la Fédération Française pour le Don de Sang Bénévole a appelé l’ensemble de ses structures à se mobiliser afin que l’opérateur public de la transfusion sanguine soit en mesure de poursuivre sa mission au service des patients. Cet appel à nos Comités régionaux et Unions départementales fait suite aux alertes lancées par la FFDSB aux groupes parlementaires des deux chambres ainsi qu’au ministère de la Santé, à la DGS et à l’ensemble des tutelles parties prenantes de notre politique de santé.
Dans ce cadre, la commission don d’éléments issus du corps humain (CDEICH) a élaboré un argumentaire et un plaidoyer afin que chacun puisse interpeller le personnel politique de son territoire.
Très vite chacun s’est mobilisé, le point d’orgue étant le séminaire des Présidents, durant lequel le Président de l’EFS François Toujas a exprimé ses inquiétudes sur le devenir de l’EFS. Afin de souligner la détermination des bénévoles, il a été décidé la rédaction d’une motion à destination des tutelles, du monde politique et des médias, soulignant le besoin vital de donner les moyens financiers et humains à l’EFS, non seulement pour maintenir l’autosuffisance de notre pays en produits sanguins, mais également pour permettre une augmentation massive de la collecte de plasma, afin d’être en mesure de fournir 1,4 million de litres de plasma au LFB, lors de la mise en service de l’usine d’Arras.
En accompagnement de ces actions, les représentants de la FFDSB au sein des différentes instances ont exprimé avec vigueur nos revendications.
Où en sommes-nous après 3 mois de mobilisation ?
Notre mobilisation a été remarquée et appréciée, non seulement par la Direction de l’EFS, mais également par la représentation du personnel. Ensemble, nous avons présenté un front commun dans nos exigences.
Les actions parlementaires ont été très nombreuses et les dépôts d’amendements dans le cadre du PLFSS, même si la plupart ont été retoqués, ont débouché sur un débat en assemblée plénière au Sénat, sur des questions au gouvernement et des interventions auprès du ministre.
Le résultat de cette agitation, qui a surpris par son ampleur le gouvernement et ses agences, se traduit par :
- L’octroi de 25 millions supplémentaires à l’EFS, qui ont permis la revalorisation de 3,7 % des salaires de son personnel.
- L’audition de François Toujas par la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale (Il est très rare qu’un dirigeant d’opérateur public soit auditionné dans le cadre du vote du budget).
- La création d’une mission IGAS/IGF afin de déterminer les besoins de notre système transfusionnel.
Par ailleurs, notre Fédération a renforcé sa position d’acteur incontournable de la transfusion.
Cependant, rien n’est définitivement gagné. Malgré ces premières avancées, la situation de l’EFS reste toujours préoccupante et les conséquences sur le terrain demeurent car suppressions, décalages ou réductions de collectes sont toujours d’actualités. Mais surtout, un retard colossal a été pris dans les livraisons de plasma au LFB. Nous devons réagir, et dans un premier temps contraindre la Direction Générale de la santé à assumer ses responsabilités et ne pas laisser l’initiative à d’autres acteurs, et enfin nous, bénévoles, lancer une grande action de sensibilisation au don de plasma afin que l’ensemble de nos concitoyens en connaissent les enjeux et puissent faire un don quand ils en ont l’occasion.