Les transfusions sanguines ont un rôle majeur et sauvent de nombreuses vies. En particulier dans le contexte chirurgical, pour lutter contre une anémie péri-opératoire ou une hémorragie. Mais les produits sanguins ne sont pas des médicaments comme les autres : ils exposent le patient à des risques particuliers.
Si les conséquences négatives d’une anémie préopératoire, liées en général à une carence martiale, sont actuellement bien établies (augmentation de l’incidence des complications opératoires, des durées moyennes de séjour et des coûts d’hospitalisation), la transfusion de concentrés globulaires, utilisée en première intention actuellement dans cette situation, est loin d’être anodine et s’associerait à des risques.
Les risques de la transfusion
Ainsi, les données de la littérature mettent en évidence une corrélation forte et indépendante entre transfusion périopératoire et :
- Accroissement des infections
- Septicémies
- Accidents ischémiques (AVC, infarctus, insuffisance rénale)
- Maladie thrombo-embolique veineuse
- Syndrome de défaillance multiviscérale
- Syndrome de détresse respiratoire aiguë…
Tous les types de chirurgie étant concernés.
La transfusion pourrait parfois être évitée
En 2011, un groupe international d’experts estimait que seules 12 % des décisions de transfusions étaient pertinentes. C’est-à-dire susceptibles d’améliorer l’état clinique du patient. Ceci alors qu’elles étaient jugées incertaines dans 29 % des situations analysées et probablement inappropriées dans 59 %. Pour la Fédération et les professionnels de l’EFS, ces chiffres ne semblent pas correspondre à la situation française car le 1er objectif est de transfuser quand c’est nécessaire.
Force est de constater que les pratiques en la matière sont très variables? Cela non seulement d’un pays à l’autre, mais aussi entre les établissements. Et même entre praticiens exerçant au sein d’un même établissement. Ainsi, en 2010, le taux d’utilisation de concentrés de globules rouges en Europe était de 20 à 60 pour 1 000 habitants.