Le diagnostic génomique viral (DGV) est réalisé systématiquement sur tous les dons de sang depuis le 1er juillet 2001. Il a un rôle clef dans la sécurité transfusionnelle. En effet, il réduit la fenêtre sérologique de dépistage d’agents infectieux comme le HIV et l’hépatite C.
Cette technique génomique permet ainsi d’identifier une éventuelle contamination du donneur avant sa séroconversion. En 2010, nous avons franchi une nouvelle étape en généralisant le dépistage du virus de l’hépatite B.
Histoire de cette décision
Depuis l’introduction en 1985 du test de dépistage du VIH en transfusion sanguine en France, la réduction du risque résiduel viral a été une obsession, dans l’intérêt des receveurs.
Au début des années 1990, vis-à-vis du risque VIH, tout ce qui est possible est fait, quoiqu’il en coûte. En 1994, la question se pose pour l’intérêt du dépistage de l’antigène P24, protéine interne au VIH. La réponse sera négative. Il en sera de même en 1996. Le contexte de 1994 et 1996 était favorable aux arguments scientifiques et le choix de les suivre était acceptable.
En 1998, apparaît à Philadelphie un automate destiné non pas à rechercher directement le virus, mais son constituant essentiel « la molécule d’acide nucléique ». S’il est évident que ces méthodes vont être applicables en transfusion sanguine, peu de ceux qui les découvrent imaginent le dépistage généralisé appliqué dès 2001.
Début 1999, le LFB utilise le dépistage génomique viral pour tester des minipools de plasma. Deux rapports d’experts rendent un avis défavorable sur la base coût/efficacité et très défavorable pour le dépistage de l’hépatite C.
Bernard Kouchner, Secrétaire d’Etat à la Santé prend la décision d’appliquer et de généraliser cette technique en octobre 2000.
Bilan
La mise en place de cette technique nécessitera un plan de formation des ETS aux technologies de biologie moléculaire.
L’introduction du DGV a fait redouter une réduction de la disponibilité des produits sanguins labiles du fait de l’allongement de la durée de qualification et des risques d’échecs de l’analyse. Les modifications de l’organisation ont permis de garantir la disponibilité des produits sanguins pour les receveurs.
De la généralisation du diagnostic génomique viral
De juillet 2001 à fin 2009, ce test a écarté à lui tout seul 22 dons, soit 2,6 dons par an. Cela sur les 22,3 millions de dons testés.
La décision de supprimer le test des ALATS date du 1er juillet 2004. Ces enzymes du foie peuvent augmenter précocement dans les hépatites virales mais ne sont pas spécifiques de celles-ci. En effet, l’alimentation, l’alcool, les médicaments, l’obésité et d’autres causes existent. Ainsi ce test écartait 2,5 % des dons, ce qui ne se justifiait plus suite à la mise en place du DGV. Aujourd’hui, il est devenu impossible de revenir sur cette décision.