Ce grand nom du Service de Santé des Armées a vécu de 1893 à 1966. Il met au point le vaccin contre la fièvre jaune, développe sa production et la vaccination à grande échelle.
Après des études de médecine…
à l’école principale du service de Santé de la Marine à Bordeaux, il sert durant la Première Guerre mondiale de 1914 à 1918 dans l’infanterie, le Génie et les tirailleurs sénégalais. Blessé en 1915, il reçoit la Croix de guerre.
Après un séjour au Congo, en France, à Saïgon…
il est envoyé en mission à Dakar, où sévit une épidémie de fièvre jaune, pour assurer l’hygiène de la ville. Avec A. W. Sellards, Jean Laigret parvient à isoler une souche de fièvre jaune qu’ils baptisent « souche française ».
Après un séjour en France…
Il revient en Afrique comme médecin du Service d’hygiène de Dakar en 1928 et assure également le secrétariat de la Conférence africaine de la fièvre Jaune. Rentré en France, il est nommé en 1930 moniteur du cours de microbiologie de l’Institut Pasteur puis en 1932 chef de laboratoire de l’Institut Pasteur de Tunis. Charles Nicolle lui confie la mise au point d’un vaccin antityphique humain, à partir du virus typhique murin qui, bien que bénin pour l’homme, garde une action immunisante contre le typhus transmis par les poux.
De 1931 à 1934
Il travaille sur l’atténuation de la souche de virus amaril par passage sur des cerveaux de souris. Après une cinquantaine de passages, le virus se révèle non pathogène pour le singe. Une fois la souche stabilisée par dessiccation au phosphate de soude, il effectue les premiers essais de vaccination sur lui-même, puis sur 70 autres personnes, afin de démontrer que le sang des vaccinés a acquis une immunité.
Repart en mission à Dakar en 1934…
… Alors que l’épidémie de fièvre jaune se réveille en Afrique de l’Ouest. Il installe un centre de production de vaccin antiamaril, puis applique à grande échelle le vaccin sur la population. Malgré un certain nombre de réactions fébriles bénignes, la vaccination est un succès.
Révoqué par le gouvernement de Vichy en 1941
Volontaire pour reprendre du service à Alger lors du débarquement allié, il est nommé directeur du laboratoire central de l’Armée en Afrique du nord, réintégré à l’Institut Pasteur de Tunis en 1945.
Cet article est issu de la revue Le Donneur de Sang Bénévole N°102 : découvrez nos formules d’abonnement.