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Petit historique des circonstances ayant conduit à la création de la Fédération Française pour le Don de Sang Bénévole.

Une Mutuelle pour la défense des donneurs de sang

Le 10 février 1940, la création d’une association Mutuelle des donneurs de sang de France et des colonies a été jugée indispensable car la France traversait une pénible période de guerre et d’occupation. L’objectif était de se sentir solidaires entre donneurs de sang. La Mutuelle a dû prendre position énergiquement auprès de l’Administration qui dirigeait la France afin de sauvegarder les intérêts de ses membres ou de les préserver des multiples tracas de l’occupation. C’est ainsi que la Mutuelle entreprit pour les donneurs de sang des démarches pour se procurer des tickets de suralimentation, même après la guerre, pour éviter des départs de travailleurs en Allemagne, ou pour obtenir de multiples autres avantages de toutes natures. En bref, cet unique organisme, représentatif des donneurs de sang, assura leur défense sans restriction ni réserve.

Cette situation ne pouvant se prolonger indéfiniment, il fallait envisager la création d’une section ayant pour but la défense des intérêts de chacun, parallèlement à l’Assistance d’Entraide de la Mutuelle.

Création d’une association de donneurs de sang

C’est ainsi que l’association des donneurs de sang fut constituée en 1945. En parallèle, la transfusion sanguine se réorganisait sur le plan hospitalier et un centre national de la transfusion sanguine était créé. Il en fut ainsi dans chaque région sanitaire avec des centres régionaux de transfusion. Cette décentralisation, rendue nécessaire par l’importance de la transfusion d’urgence, entraîna ipso facto une refonte des organisations unissant les donneurs de sang.

La Mutuelle : « bien-être et solidarité des donneurs de sang »

Pendant quelques années, la Mutuelle conserva son autonomie dans le cadre d’œuvres d’assistance et d’entraide. De nouveaux statuts furent ensuite élaborés. La mutuelle avait alors pour but d’accorder une prime en cas de mariage, en cas de naissance, ou en cas de maladie, mais aussi d’apporter un secours en cas de décès, ou lors de situations exceptionnelles.

Elle pouvait entreprendre toute affiliation à des organismes mutualistes, du moment que ces organisations étaient destinées à apporter une aide plus grande à ses membres.

Les recettes se composaient des cotisations des membres actifs et honoraires, de dons, de subventions, etc. Les dépenses correspondaient à l’esprit de la loi (prestations, frais sociaux, de gestion, etc).

En 1949, création de la Fédération

L’utopie du don bénévole et gratuit naît au cours du dernier conflit mondial. Les donneurs, jusqu’alors payés, bénéficient durant l’occupation d’un régime de faveur : ils disposent d’un « Ausweis », de suppléments alimentaires, de lignes téléphoniques et de bons d’essence. De plus, ils sont dispensés du Service du Travail Obligatoire (STO) et de la corvée de garde. C’est donc la nécessité d’aide aux résistants d’abord, puis l’esprit de la Résistance et la réprobation du commerce de produits d’origines humaines qui favorisent dès 1948 un fort courant populaire en faveur du don bénévole.

Étant donné l’évolution de l’organisation de la transfusion sanguine après la fin de la guerre et l’apparition de nouvelles missions pour la Mutuelle et les associations régionales de donneurs, une nouvelle structure voit le jour en 1949 sous le nom de « Fédération Nationale des Donneurs de Sang de France et d’Outre-Mer », association régie par la loi sur les associations dite du 1er juillet 1901 et son décret d’application du 16 août 1901.

La Fédération Nationale des Donneurs de Sang de France et d’Outre-Mer

En échange d’une cotisation des associations régionales, la Fédération défend les intérêts de tous les donneurs de sang auprès des pouvoirs publics et du Centre National de Transfusion Sanguine. Cette première organisation de 29 membres

La Fédération tentera vainement de concilier les points de vue et de faire coexister les donneurs bénévoles et rémunérés. Mais la loi de 1952, prise sous la pression des donneurs bénévoles et du corps médical, véritable curiosité, crée un service public du sang et de ses dérivés, fondé sur la gratuité du don et du non-profit. Sans imposer le bénévolat, elle donne des contreparties pour obtenir qu’il s’impose de lui-même, créant un monde de la transfusion à structure féodale.

Elle ajoute « bénévole » à son titre après la publication de la loi de 1952 et le décret de 1954 favorisant le don volontaire, bénévole et non rémunéré.

En 1958 le qualificatif « bénévole » est ajouté à celui de « donneur » dans le titre de la revue fédérale. L’utopie bénévole dans un monde où le commercial est dominant, gagnera définitivement la partie en 1973 avec la fin du don rémunéré par l’Institut Mérieux.

Fin des années 1950, la Fédération a changé de nom pour devenir « Fédération Française des Donneurs de Sang Bénévoles ». Par la suite elle a été reconnue d’utilité publique, par décret du 7 avril 1961.

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