Les Médicaments Dérivés du Sang (MDS) sauvent 500 000 vies chaque année. Focus sur leur rôle dans le traitement des neuropathies périphériques.
Que sont les neuropathies périphériques ?
Les neuropathies périphériques inflammatoires et dysimmunes sont des maladies rares qui détruisent le système nerveux périphérique. Ce sont des maladies invalidantes qui sont parfois mortelles. Pour une raison bien souvent inconnue, le système immunitaire se met à dysfonctionner. il s’attaque alors aux nerfs périphériques en détruisant leur gaine de myéline.
Ces maladies ont une présentation assez typique avec :
- Une perte de force
- Des troubles moteurs importants
- Une paralysie qui s’installe progressivement ou de manière assez violente
- Des troubles sensitifs, comme par exemple la non distinction du chaud et du froid
- De fortes douleurs
- des troubles de l’équilibre
- Une grande fatigabilité au moindre effort
- Une incidence psycho-affective très forte avec la manifestation d’une dépression.
L’errance diagnostique est encore réelle pour ces maladies. En effet, il peut s’écouler parfois plusieurs années entre l’apparition des premiers symptômes et la pose du diagnostic.
Parmi les pathologies les plus connues, on peut citer :
- En formes aiguës de la maladie :
- Le syndrome de Guillain-Barré
- Le Syndrome de Miller Fisher
- En formes chroniques :
- Les polyradiculonévrites inflammatoires démyélinisantes chroniques
- Les Neuropathies Motrices Multifocales
- Le Syndrome de Lewis et Sumner
Rôle des immunoglobulines dans le traitement de ces maladies
Les médicaments dérivés du sang sont essentiels pour des milliers de malades. Le traitement de première ligne, et parfois le seul efficace pour ces maladies, est l’administration d’immunoglobulines.
Ce traitement est bien toléré par les malades. Il apporte également un plus grand confort de vie que les échanges plasmatiques, car il peut se faire en ambulatoire. Lorsqu’ils ne sont pas contre-indiqués, des corticoïdes peuvent être proposés mais leurs effets indésirables sont notoires. Des immunosuppresseurs peuvent également être proposés, mais leur efficacité est encore controversée.
Les effets des immunoglobulines sont parfois spectaculaires. En effet, après une cure d’immunoglobulines, des patients en perte de capacité motrice sont capables de remarcher pratiquement normalement et de reprendre une activité quasi normale. Si les effets des immunoglobulines sont bien réels, ils ne le sont malheureusement pas pour tous les malades car les maladies sont très hétérogènes. Il n’en reste pas moins que c’est un traitement très efficace qui permet de préserver l’autonomie du malade, de limiter les risques de dépendance et de préserver la qualité de vie, tant au niveau socio-professionnel, que familial et psycho-affectif.
Une pénurie qui bouleverse des vies
Les neuropathies inflammatoires sont de grosses consommatrices d’immunoglobulines. En effet, pratiquement 40 % de la consommation hospitalière est liée à ces médicaments. C’est pourquoi certains travaux sont menés pour rendre la consommation d’immunoglobulines plus efficiente. Il n’en reste pas moins que ces médicaments sont aujourd’hui nécessaires pour de nombreux malades. L’évolution de la médecine permettra une augmentation des indications et les immunoglobulines soigneront d’autres pathologies. Il faudra donc mener une réflexion collective pour assurer une continuité thérapeutique aux patients.
Sans donneurs, pas de traitement
Sans les donneurs de plasma, il n’y aurait pas possibilité de fabriquer des médicaments. Et sans traitement, de nombreux malades ne pourraient pas mener une vie normale aujourd’hui. Il est donc important de souligner l’importance du don et du don de plasma en particulier.
Merci à tous les donneurs, au nom des malades atteints de neuropathies périphériques inflammatoires et dysimmunes.